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La Chine et la Russie progressent en Afrique, comment explique-t-on l’expansion de ces deux pays sur le continent, quel est le comportement des gouvernements africains à leur égard, et comment la société civile peut-elle se saisir de ces questions ? Africanews interroge Aïsha Dabo, coordinatrice et cofondatrice des programmes de l’organisation panafricaine Africtivistes, à l’occasion du festival du film et forum international sur les droits de l’homme 2025 à Genève, qui a organisé un débat sur la question.

Vous avez notamment dirigé des initiatives numériques visant à promouvoir la sécurité numérique, combattre la désinformation et renforcer la gouvernance démocratique en Afrique, qu’avez-vous observé de l’évolution de l’opinion publique sur le continent, influence-t-elle le comportement des gouvernements africains dans la gestion de leurs partenariats internationaux ?

Les citoyens africains veulent que leurs dirigeants représentent leurs intérêts comme il faut, maintenant il y a un grand écart entre ce que les populations veulent et ce que les dirigeants sont entrain de mettre en œuvre, les accords qu’ils signent, les partenariats qu’ils négocient. Chez Africtivistes en tant que réseau panafricain, nous encourageons les quelques gouvernants ou secteurs privés à négocier pour l’intérêt général.

Le continent est très convoité pour ses ressources, et il a été et est toujours un terrain d’affrontements entre les blocs. Diriez-vous que les gouvernements africains ont compris qu’il pouvait se servir de ces luttes pour en sortir bénéficiaires ?

Dès lors que cela favorise les intérêts du pays et qu’il s’agit de partenariats bénéfiques pour toutes les parties concernées, je ne vois aucune objection là-dessus.

Si cela se fait uniquement pour les intérêts privés de l'élite, cela ne peut pas perdurer car il s'agit d'accords où les ressources naturelles du peuple sont mises en jeu. Cela concerne non seulement la population actuelle mais également toutes celles futures.

En ce qui concerne le Sénégal, lorsque le nouveau gouvernement est entré en fonction, il a exprimé son intention d'examiner les accords qui ne profitaient pas au bien commun de la populace. Actuellement, des pourparlers se déroulent afin qu'ils puissent évaluer les décisions prises précédemment par l'administration antérieure, comprendre leur mise en œuvre et vérifier s'il était question du bénéfice global des Sénégalais lors de ces choix.

L'Afrique attire de nombreux acteurs internationaux, avec la Russie et la Chine étant parmi les premiers à avoir commencé cette expansion, qui s'est révélée être la plus notable. Quelles stratégies ces deux nations ont-elles utilisées?

Que ce soit la Russie, la Chine ou d'autres puissances, elles recherchent avant tout des ressources ainsi que l'influence mondiale associée en Afrique ; rien d'autre ne les motive. Il incombe désormais aux Africains, plus précisément à leur élite responsable des négociations, de saisir cette réalité et de défendre leurs propres intérêts, et non uniquement ceux du dirigeant actuel et de sa clique.

Cela dépasse ce cadre et c'est précisément pourquoi notre effort de sensibilisation et de diffusion d'information est axé sur l'équipement des jeunes ainsi que des communautés afin qu'ils puissent mieux appréhender leurs droits et obligations, leur permettant ainsi de formuler des choix informés. C'est dans cet objectif que nous concentrons nos actions.

C'est exactement ce que vous accomplissez avec Africtivistes : vous équipez la société civile et le public pour comprendre les enjeux, afin de leur fournir ensuite des outils qu'ils peuvent utiliser pour passer à l'action ?

Bien sûr, c'est précisément la démocratie qui nous préoccupe ; nous pensons qu'elle pourrait être un système viable, adaptable selon chaque nation, pourvu que ses trois branches de pouvoir soient indépendantes et que les citoyens puissent s'exprimer librement.

Actuellement, nous mettons l'accent sur la sensibilisation afin que les citoyens puissent comprendre le fonctionnement de ces systèmes. En qualité de citoyen, vous avez non seulement le droit de voter et de payer des taxes, mais aussi celui d'avoir accès à certaines informations. À quel usage servent vos contributions financières? Est-ce qu'on vous permet de suivre leur utilisation? Quelles démarches devez-vous entreprendre pour obtenir des explications ? Si vous souhaitez avoir connaissance d'informations publiques qui ne relèvent pas du secret d'état, celles-ci devraient être accessibles. De plus, lorsque des accords sont conclus au nom du public, ceux-ci doivent également être rendus visibles.

Au cours de cette démarche, nous créons des instruments technologiques visant à accroître la participation des citoyens. Nous cherchons, malgré nos limitations, à ne plus être simplement les spectateurs de notre avenir et à éviter que d'autres n'imposent leurs choix quant au visage que devra revêtir l'Afrique de demain.

 
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